Jeudi 10 juin 2021
Cher Journal,
Ça y est. J’ai enfin reçu mon invitation à me faire vacciner. Je commençais à sérieusement désespérer ! Je déprimais un peu plus chaque fois que je voyais passer sur Facebook une énième personne de mon âge (ou pire, plus jeune !) qui avait reçu sa première dose (ou pire, la deuxième !).
J’avoue, je fais partie des « stressés du Covid », qui n’ont vraiment, mais vraiment pas envie de se le choper. (Oui, et comme je le disais précédemment, je ne peux me résoudre à parler de « la » Covid, y a rien à faire, ça sonne faux, ça reste « le » pour moi, et tant pis si l’Académie française n’est pas d’accord !) Franchement, je connais plusieurs personnes de mon âge qui ont été bien K.-O. ! Alors, si je peux éviter, merci bien, mais j’aime autant.
Que les choses soient claires, je n’aurais pas voulu faire partie des premières personnes vaccinées pour autant… Soyons honnêtes, on s’est quand même tous un peu demandé ce qui allait arriver aux premiers vaccinés, non ? On a tous attendu de voir si une troisième oreille leur poussait à l’arrière de la tête. (Avoue !)
Bref, on était tous ravis d’échapper aux bourdes de départ et de ne pas être celui qui a été vacciné avec la totalité du flacon ! (La rumeur dit que Thomas Pesquet peut le suivre depuis l’espace…)
Mais une fois qu’il a été bien établi que chaque flacon contenait cinq doses (et puis finalement six !) et qu’il fallait faire l’injection directement dans le muscle, j’étais partante !
Seulement, le démarrage a pris du temps. Beaucoup de temps. On entendait qu’il restait des doses en trop en fin de journée et qu’elles étaient jetées à la poubelle. Il semblait que certains allaient attendre aux heures de fermeture des centres pour essayer de recevoir une de ces doses excédentaires. Mais franchement, à ce moment-là, ça restait très flou !
Et puis, les fameuses listes d’attente ont été mises en place et j’ai naïvement cru que je serais vaccinée deux semaines plus tard. (C’est beau, l’optimisme…)
(Dessin de Kroll)
J’aurais dû savoir que ce ne serait pas le cas dès l’instant où j’ai accédé au site pour m’inscrire… Parce que voilà. Apparemment, je n’étais pas la seule à me porter volontaire…
Je me suis connectée le jour même de l’ouverture des listes, et j’étais… la 262 125e personne dans la file d’attente pour m’inscrire. Attention, comprends-moi bien ! Je n’étais pas la 262 125e dans la file pour me faire vacciner, mais bien la 262 125e dans la file pour pouvoir accéder au site et m’inscrire sur la liste d’attente ! (Tu la vois, la « légère » nuance…)
Ils m’avaient d’ailleurs bien fait rire avec leur indication « Votre temps d’attente est estimé à plus d’une heure »… Ah oui, là... En plus, il était mentionné qu’une fois que ton tour arrivait, tu étais redirigée vers le site et que tu avais dix minutes pour t’enregistrer. Dix minutes ! Et sinon quoi ? Tu devais tout recommencer ?? (« Bonjour, vous êtes la 2 598 325e personne dans la file d’attente » …)
C’était le jour de notre départ vers la mer, début avril (tu te souviens ? La luge sur dune ?), donc autant te dire que je n’ai pas poireauté toute la journée devant mon téléphone. Je me suis reconnectée le soir pour voir où ça en était, et oh, surprise, j’ai finalement pu m’enregistrer à 23 h 30…
Si j’avais su que ça ne servirait à rien, j’en aurais pas fait autant de foin ! Quelle déception ! C’est que j’avais mis tous mes espoirs, moi, dans cette liste !
Enfin bref. J’ai un peu le sentiment d’avoir loupé tous les bons plans pour recevoir une des doses excédentaires.
On entendait au JT que plein de gens (y compris des jeunes !) étaient allés se faire vacciner dans un centre un peu excentré qui se retrouvait avec un paquet de doses en fin de journée. Il leur avait suffi d’envoyer un mail et le centre leur avait donné un rendez-vous. Oui, sauf que c’était fini, il ne fallait plus leur envoyer de mail ou se présenter spontanément, ils allaient désormais travailler avec la liste de réserve.
On entendait que certaines personnes domiciliées en Flandre s’étaient inscrites avec une fausse adresse sur les listes de Bruxelles (j’aurais pu encoder l’adresse de mes parents !) et qu’elles avaient reçu leur vaccin. Sauf que ce n’était plus la peine de le faire, ils allaient surveiller les adresses de plus près.
On entendait que les accompagnants parvenaient généralement à recevoir leur vaccin aussi. J’ai donc tenté ma chance en accompagnant ma pote qui avait des difficultés pour se déplacer, eh bien, que nenni ! C’était fini aussi, ça ! Remballée pour cause d’utilisation de la liste de réserve. (Nan, mais, en vrai, j’y suis, moi, sur cette putain de liste de réserve !)
En gros, dès que j’entendais parler d’un bon plan, il tombait à l’eau !
Attention hein, j’voulais certainement pas passer avant ceux qui en avaient le plus besoin ! Quand mes parents ont enfin été vaccinés (parce que je peux te dire qu’ils étaient loin d’être dans les premiers) ç’a été un grand soulagement ! Quand je voyais que certaines professions à risque ne passaient pas prioritairement, je trouvais ça hallucinant ! Mais quand j’ai commencé à voir que les gens de mon âge et plus jeunes avaient reçu leur première dose, ça me rendait dingue ! Non, mais ho ! (Les mamans solos, ça rentre pas dans les catégories à risque ?!)
Pour tout te dire, j’avais espéré être complètement vaccinée avant de partir en vacances, et plus je voyais le mois de juillet arriver, plus mon désespoir grandissait. On avait pris la décision de partir début juillet dans ma famille du Sud et j’avais vraiment envie de pouvoir être tranquille. Prendre l’avion l’esprit léger. (Je sais, c’est beau d’rêver…)
J’avais envie de pouvoir partir sereine, après cette année et demie de folie, de ne pas devoir me demander si je devais passer un test, deux tests, trois tests. Quatre ?? Dix plus un gratuit ???
Je sais, c’est comme ça et on doit faire avec, mais merde, on a bien le droit de râler un peu de temps en temps ! Ho !
Et puis, un jour, alors que j’avais (presque) accepté l’idée d’attendre sagement mon tour, j’ai ouvert ma boîte mail. Et elle était là, la fameuse convocation. (C’est quand on s’y attend le moins que… Mouais…)
« Oh ! » (Oui, « oh ! ». C’est le mot exact qui est sorti de ma bouche au moment où j’ai découvert le mail.)
Enfin, voilà. Je reçois ma première dose de « Pfizer » dans deux jours, le 12 juin. La deuxième, le 17 juillet. Je râle un peu (oui, oui !) parce que mon voisin, qui s’est fait vacciner il y a quelques jours, a reçu le Johnson !! (Et mon ex aussi ! Grrrr !!) J’ai même appelé le centre de vaccination, mais ils m’ont expliqué que « Ah non, Madame, ce n’est pas possible de changer, car votre code correspond au Pfizer. » (Smiley avec les yeux levés au ciel…)
Ma maman n’arrête pas de dire qu’elle n’a jamais connu un truc pareil de toute sa vie. En effet, c’est dingue. Je pense qu’on fera la une des livres d’Histoire et qu’on s’en souviendra longtemps !
Une chose est sûre. Une fois en France, parce que oui, on va y arriver, même si on doit y aller à vélo (enfin, euh…), on va sérieusement en profiter ! On est plus que prêts pour la piscine, le barbecue, les Papizzas en bonne compagnie ! Alors bon, s’il faut aller se faire curer le nez, eh bien, on le fera ! (Je n’y ai d’ailleurs encore jamais eu droit… j’imagine que ça fait partie de l’expérience complète…)
Bon, sur ce, je sens que je vais commencer à préparer ma valise, moi, parce que, l’air de rien, le jour du départ se rapproche, hé, hé !
Allez, à pluche !
C.
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